Paolo de MATTEIS (Pian del Cilento 1662 - Naples 1728) - Lot 31

Lot 31
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80000 - 120000 EUR
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Paolo de MATTEIS (Pian del Cilento 1662 - Naples 1728) - Lot 31
Paolo de MATTEIS (Pian del Cilento 1662 - Naples 1728) Armide invoquant les démons Panneau parqueté 220 x 173,5 cm Fentes et restaurations Provenance : Probablement collection Stefano Conti, Lucques, jusqu'en 1768 (avec son pendant Herminie). Notre tableau est très probablement le chef-d'œuvre de la période parisienne de Paolo de Matteis, peintre napolitain, figure de renommée internationale de la fin de la période baroque. Paolo de Matteis, originaire de Salerne, se forme dans l'atelier de Luca Giordano à Naples. Durant son apprentissage, il se nourrit des leçons des artistes de son temps : Luca Giordano, Francesco Solimena et leurs innombrables collaborateurs. Très vite, de Matteis développe un style personnel mêlant dynamisme baroque, raffinement coloré et la grâce nouvelle annonciatrice des sensibilités plus légères de son temps. Il insuffle à ses compositions une intensité dramatique et une élégance théâtrale tout en explorant la lumière, le mouvement et l'émotion. L'artiste quitte Naples pour Paris en 1702 à l'invitation du Régent et d'un courtisan de la cour (voir Bernardo De Dominici, Le Vite de' pittori, scultori ed architetti napoletani, Naples 1742). Le séjour parisien du peintre (1702 - 1705) a été étudié pour la première fois par Arnaud Brejon Lavergnée (voir A. Brejon de Lavergnée, « Plaidoyer pour un peintre de « pratique » : le séjour de Paolo de Matteis en France (1702 - 1705) », in La Revue de l'art, 1990, n° 88). Il représente un moment marquant dans la carrière de l'artiste : il se voit confier des commandes prestigieuses au contact d'artistes italiens et français, dans une atmosphère de transition stylistique du baroque vers un style plus élégant, pré-rococo. Le séjour de De Matteis annonce une vague plus vaste d'artistes italiens à Paris. Bien avant l'arrivée de Sebastiano Ricci, Rosalba Carriera ou Pellegrini, encore sous le règne de Louis XIV, de Matteis amorce le rococo à Paris et pose les jalons de la génération de Lemoyne et Boucher. Parmi ses mécènes les plus éminents on peut nommer Antoine Crozat, protecteur de Antoine Watteau, le marquis de Clérembaut et le duc d'Orléans. En plus des décors dans les palais et galeries parisiens, De Matteis réalise également la voûte du couvent royal des Augustins (disparu). En reconnaissance de son refus d'accepter un paiement pour cette œuvre, lui, son épouse et leurs huit enfants reçoivent le titre de membres honoraires de l'ordre (voir A. Brejon de Lavergnée, idem, pp. 70 -71). La seule œuvre de la période parisienne à avoir été conservée est le Saint Léon devant Attila peint à la demande de Léon Potier, duc de Gesvres et installé au-dessus de l'autel de la chapelle du couvent des Célestins, rebaptisée en l'honneur de ce saint. Pendant le séjour parisien, son art s'enrichit de la tradition académique française héritée de Le Brun, avec une palette plus raffinée et un dessin plus élégant. À son retour à Naples en 1705, l'artiste conserve l'influence parisienne dans ses œuvres qui sont désormais teintées d'une sensibilité raffinée et d'une mise en scène plus organisée, reflet de l'élégance apprise dans la capitale française. Nous retrouvons dans notre tableau cette palette de couleurs vives, une composition élégante et dynamique et un sens raffiné du mouvement où le sacré et le mythologique se fondent naturellement. Les nus masculins de notre tableau, les démons en mouvement, aux tonalités chaudes rappellent ceux de la Mort d'Adonis ou de l'Enlèvement de Proserpine, fresques peintes par Giordano au Palais Medici Riccardi (1682-1685) alors que les couleurs claires, jaune citron, camaïeu de bleus, de la figure de l'enchanteresse sont la marque du séjour parisien. Le sujet de notre tableau est l'enchanteresse Armide, un des personnages de la Jérusalem Délivrée (1580) du Tasse. Lully dédie un opéra (1686) à cette magicienne "sarrasine", fille de Hidraot, roi de Damas, envoyée pour capturer les plus grands paladins croisés et tuer le chevalier chrétien Renaud. Elle tombe amoureuse et enferme le chevalier dans un jardin fabuleux où elle l'envoûte de ses délices. Dans la version de l'opéra de Lully, Renaud est délivré et recouvre la mémoire en se regardant dans un miroir ; Armide comprend alors qu'il ne l'aimait que par magie. Sous le coup du chagrin et de la rancœur, Armide détruit alors le Palais onirique qu'elle avait créé pour ses amours avec le chevalier et s'enfuit sur un chariot volant. Dans le dernier chant du Tasse, après sa défaite, alors qu'elle va se suicider, Renaud la sauve et lui avoue finalement son amour, à condition qu'elle se convertisse. La scène de notre tableau est extraite du dernier acte du livret mis en musique par Lully : L'espoir de la vangeance est le seul qui me reste. Fuyez, plaisirs, fuyez, perdez tous vos attraits. Démons, détruisez ce palais. Partons, et s'il se pe
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