François Auguste BIARD (Lyon 1799 - Samois... - Lot 38 - Euvrard & Fabre

Lot 38
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François Auguste BIARD (Lyon 1799 - Samois... - Lot 38 - Euvrard & Fabre
François Auguste BIARD (Lyon 1799 - Samois 1882) Cérémonie de la fête de saint Benoit chez les Cabocles civilisés Sur sa toile d'origine, signé en bas à gauche Biard 85,5 x 111,5 cm (accidents) Provenance : Vente de l'atelier, Paris, Hotel Drouot, 8 mars 1865, (Me Escribe), n° 11, (320ff) ; Peut-être vente de l'atelier Biard, Paris, Hôtel Drouot, 18 mars 1875, (Me Boussaton ), n° 15 sous le titre "Cérémonie de la fête de saint Benoit chez les Indiens civilisés" François Auguste Biard étudie à l'Académie des Beaux - Arts de Lyon où il est l'élève de Pierre Révoil et Fleury Richard. On le qualifie à l'époque plutôt comme autodidacte. Il parcourt déjà l'Italie et les pays du Levant. Dès ses premiers Salons, en 1818 puis surtout en 1824, il remporte un grand succès avec des compositions très détaillées où se glisse une note humoristique frôlant la caricature. Auguste Biard est avant tout un grand voyageur. En 1827, il fait un tour du bassin méditerranéen, visitant la Syrie, l'Egypte, Malte et Chypre. En 1839, il participe à une expédition en Laponie et au Spitzberg. Il tirera de cette expérience plusieurs tableaux Agé d'une soixantaine d'années, Biard effectue un séjour de deux ans au Brésil (1858 - 1860). Il est introduit, dès son arrivée, auprès de la famille impériale, travaillant pour la cour, notamment en raison de ses liens avec Louis - Philippe. Notre tableau a fait l'objet d'une gravure qui illustre l'ouvrage Deux années au Brésil, publié par Biard en 1862 à Paris (reproduit p. 199). Le peintre fait un vrai travail d'anthropologue. Séjournant alors dans la province d'Espirito Santo, en pleine forêt vierge, il décrit cette cérémonie exotique, mêlant un saint chrétien à divers rites païens avec beaucoup de détails et d'humour (voir Op. Cité supra p. 198 à 202). " J'appris le matin que c'était la fête de Saint-Benoît, en grande vénération parmi les indiens. Ils s'y préparent six mois à l'avance et en conservent le souvenir six mois après. Du moment où le tambour a commencé à battre, il ne s'arrête ni jour ni nuit. Le jour de la fête, j'allais avec mon hôte me réjouir à la vue de la cérémonie. Elle avait lieu dans un petit village nommé, je crois, Destacamento. Dans chaque case où nous entrions on buvait du càouèba et de la cachasse. [...] Enfin, bientôt arriva le moment désiré par tout le monde : deux personnages importants parurent sur la place. Le premier, un grand indien revêtu d'une souquenille blanche, imitant de fort loin le surplis d'un enfant de choeur, tenait d'une main un parapluie rouge, orné de fleurs jaunes. Son autre main portait une boîte, déjà soutenue par un vieux châle à frange, placé en façon de baudrier. Dans la boîte était Saint-Benoît, qui, je ne sais pourquoi, est nègre. Cette boîte renferme aussi des fleurs, de plus, elle est destinée aussi à recevoir les offrandes. Le second personnage, digne d'appartenir à l'ancienne armée de l'empereur Soulouque, était vêtu d'un habit militaire en indienne bleu de ciel, avec collet et parement en indienne également et imitant le damas rouge. Ses petites épaulettes en or retombaient par-derrière comme celles du général la Fayette. Sur sa tête se dressait un chapeau à cornes, phénoménal de longueur et de hauteur, surmonté d'un plumet jadis vert et portant pour cocarde une étiquette ayant au centre trois cerises du plus beau vermillon. Ce second personnage est le capitaine. Pour être digne de ce poste, il faut avoir un jarret d'une force supérieure à celle de toute la bourgade, car le capitaine ne doit pas cesser de danser pendant toute la cérémonie. Il ouvrit donc la marche en dansant, tenant délicatement devant lui et perpendiculairement une petite canne de tambour-major, que je pris d'abord pour un cierge. Le bedeau et le Saint, l'un portant l'autre, suivaient, parasol au vent, en guise de dais. Les musiciens, sur deux rangs, venaient immédiatement. Tout autour du Saint les vieilles dévotes dansaient le cancan [...] " Le récit de Biard sera utilisé par Jules Verne dans son roman La Jaganda. Nous remercions Monsieur Baptiste Henriot pour la confirmation de l'attribution de ce tableau qui sera inclus dans le catalogue raisonné de Biard actuellement en préparation.
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