David vainqueur de Goliath

1871, la défaite de la France dans la guerre franco-prussienne fait naître au sein de la société un désir de revanche. Dans ce contexte David représente la promesse d’une France qui saura se relever et terrassera le Goliath Prussien à l’image du jeune berger d’Israël qui à l’aide de sa fronde abattit le géant ennemi.

A cette même époque le sculpteur Antonin Mercié qui incarne la jeune génération des sculpteurs français, désireuse de donner une expression plus vibrante aux figures classiques se confronta au thème biblique de David vainqueur de Goliath. Il conféra à son personnage, concentré sur sa tâche, la grâce juvénile des figures d’adolescents. Une alliance entre composition savante et modelé nerveux issue des grands modèles de la Renaissance florentine. De là proviennent les grandes et belles courbes du bras prolongé par le mouvement de l'épée, de la jambe ployée, la grâce du mouvement de David.

Entre classicisme moderne et réalisme explicite, la sculpture aura immédiatement un immense succès. Le plâtre exécuté à la Villa Médicis à Rome lui vaut la Légion d'honneur, et est commandé en bronze par l'Etat en 1872, puis placé au musée du Luxembourg dès 1874. Il devient l'une des images les plus diffusées dans les journaux illustrés, et connaît un tel engouement qu'il est édité en petite taille, et en six dimensions différentes par le fondeur Barbedienne.

Nous proposerons lors de la vente du 7 décembre deux exemplaires de cette magnifique sculpture, l’un de 93 cm parmi les plus grands du fondeur (lot 297) et l’autre de plus petite taille, 70 cm (lot 391), chacun dans une patine brune plus au moins nuancée d’or.